Le MNBAQ salue la mémoire de Fernand Leduc

Nouvelles par MNBAQ
28 janvier 2014

Le Musée national des beaux-arts du Québec a appris avec tristesse le décès de l’artiste Fernand Leduc, une des figures majeures de l’histoire de l’art au Québec. Décédé le 28 janvier à l’âge de 97 ans, M. Leduc aura traversé le 20e siècle et laissé sa marque dans notre paysage artistique.

C’est avec émotion que j’ai appris par Isabelle, sa fille, le décès de Fernand Leduc, non seulement un artiste phare de l’art moderne au Québec, mais aussi un homme remarquable, un grand sage qui a été guidé toute sa vie par sa nécessité intérieure. Il nous laisse un œuvre qui n’a cessé de se renouveler et de multiples réflexions, filmées ou écrites, qui témoignent de la profondeur de la pensée de ce grand artiste.
- Line Ouellet, directrice générale du MNBAQ.

Les mots de Fernand Leduc demeurent les plus percutants et les plus vibrants pour caractériser sa démarche artistique singulière. En 1987, il déclarait :

En tant qu’artiste, je me situe dans la lignée impressionniste des « peintres de lumière ».

De la gestuelle automatiste des débuts aux toiles monochromes des dernières années, c’est cette recherche de la lumière par la couleur qui a constamment animé l’artiste. Signataire du manifeste Refus global, il était considéré, avec Paul-Émile Borduas, comme l’un des théoriciens du groupe. Il acceptait cette épithète :

Pour autant qu’on reconnaisse que la théorie vient après la création et non avant. Le tableau n’est pas l’application d’une théorie. Mais le regard que lui jette l’artiste une fois terminé peut alimenter sa réflexion, faire apparaître de nouvelles problématiques qui mèneront à d’autres œuvres.

Lorsqu’il a reçut le prix Paul-Émile-Borduas en 1988, il dira de Borduas qu’il a été un « jalon lumineux » et que de lui, il a « appris l’essentiel ». L’artiste a surtout rayonné à partir de la France, mais il revient à Montréal entre 1953 et 1959 et y résidait depuis 2006. Et même s’il n’a pas signé le Manifeste des Plasticiens, Leduc a été très proche de ces derniers. En 1956, il devient président et fondateur de l’Association des artistes non figuratifs de Montréal dont la première exposition se tient au restaurant Hélène de Champlain, à l’île Sainte-Hélène. C’est à cette même époque qu’il passera de la non-figuration (automatisme et structuration des formes) à l’abstraction (aplats géométriques de couleur pure), utilisant de plus en plus des codes picturaux qui ne font plus référence à une réalité autre que celle du tableau. Il poursuivra sa quête de la couleur-lumière, éliminant les contrastes pour en venir à privilégier la vibration de tableaux quasi monochromes, qu’il nommera « microchromies ». Depuis les années 1970, il persistera dans cette voie, poussant toujours plus loin son exploration.

Le Musée national des beaux-arts du Québec a maintenu une relation privilégiée avec l’artiste en organisant des expositions d’envergure en 1966, 1980, 1997 et 2006. Lors de cette dernière, l’artiste promettait le don de plus de 40 œuvres de sa collection personnelle.

À l’occasion du redéploiement de ses collections, le Musée consacre une de ses salles à l’artiste, l’exposition Fernand Leduc. Peintre de lumière. Il aura eu le bonheur de savoir de son vivant qu’il recevrait cet hommage…

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