Passion hivernale | Maurice Cullen (2 de 3)

Petite histoire (de l'art) par Sarah Mainguy, détentrice d'une maîtrise en histoire de l'art de l'UQAM.
15 mars 2016

La collection d’œuvres d’art de l’homme d’affaires et philanthrope Pierre Lassonde, présentée dans l'exposition Passion privée, est le fruit de l’exercice de l’œil averti du collectionneur, qui avance patiemment, ne voulant acquérir que ce qu’il y a de mieux. S’en dégage également un amour pour le paysage, et plus particulièrement pour les scènes d’hiver, cette saison qui définit véritablement le Québec.

Nous souhaitions aborder ce sujet du paysage hivernal dans une série de billets de blogue décrivant près d'une vingtaine d'œuvres présentées en salle d’exposition.

Pour cet article, Sarah Mainguy, détentrice d'une maîtrise en histoire de l'art de l'UQAM, décrit Rivière du Diable, Les Laurentides, toile de Maurice Cullen.

Maurice Cullen, Le vieux pont sainte-marguerite
Maurice Cullen, Le Vieux Pont, Sainte-Marguerite, vers 1929. Huile sur toile, 46 x 61,2 cm. Collection Pierre Lassonde.

 

Dans Le Vieux Pont, Sainte-Marguerite, la présence humaine se fait beaucoup plus discrète que dans Coupeurs de glace, Longueuil. On n’y trouve aucun personnage, mais plutôt des signes que la nature représentée n’est pas complètement vierge, qu’elle a été domestiquée : une clôture dans la première et un pont dans la seconde. En cela, cette toile réalisée à la fin de la carrière de Cullen se distingue de la plupart des œuvres qu’il crée à cette époque. En effet, Cullen évacue alors presque systématiquement toute trace de l’homme pour se consacrer davantage au paysage dit « naturel ».

Cette œuvre est caractéristique de la luminosité particulière que Cullen met souvent en valeur à partir des années 1920, soit une lumière très claire typique des pays nordiques lorsque l’air est sec. Cette luminosité particulière, qui permet une perception vraiment nette des différentes composantes du paysage et qui accentue la vivacité des couleurs, Cullen n’est pas le seul à l’avoir mise en valeur dans ses œuvres. A. Y. Jackson, par exemple, l’a aussi exploitée délibérément, comme en témoigne le commentaire suivant de l’artiste à propos d’une de ses œuvres réalisées à son retour d’Europe : « Après la douce atmosphère française, l’air clair et vif ainsi que les ombres nettes de mon pays natal au printemps m’excitaient. »
 

 

1 Commentaire

je possède une reproduction de Maurice Cullen qui appartenait a la Banque Royale du Canada C'est la Rivière du Nord1925.pour me rejoindre 450-882-1301 au plaisir.

Doria Bérubé

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