Daniel Corbeil centre sa réflexion sur la transformation du paysage et du territoire face à la pression des technologies, du développement industriel et des changements climatiques. Son travail prend souvent la forme de maquettes dans lesquelles l’artiste expérimente différentes situations fictives qui répondent à des préoccupations profondes quant à l’avenir de notre écosystème. Acquise récemment, l’installation Paysage en roulement atteste ces préoccupations : elle montre, à travers une modélisation, l’illusion captivante d’une nature entièrement artificielle, dont le mouvement est pris en charge par la mécanique.
Deux cylindres en plexiglas translucides éclairés de l’intérieur par des néons et montés sur des supports en aluminium sont animés d’un lent mouvement rotatif, de sorte que les nuages factices du plus gros cylindre semblent se mouvoir vers la ligne d’horizon du plus petit. Devant cette machine terrestre est placée une lentille en verre rudimentaire. Celle-ci complète la représentation du paysage tout en achevant de construire l’illusion que la machine concocte l’image d’un paysage miniature dans lequel évolue un personnage auquel le spectateur peut s’identifier.
Corbeil exploite un simulacre faisant écho à plusieurs utopies qui, au fil des décennies, ont donné naissance à des machines capables de se substituer à une nature abîmée. Cet ingénieux dispositif propose un monde imaginaire et artificiel, tout en dévoilant l’artifice qui le fait naître.
DANIEL CORBEIL
Né à Val-D’or en 1960, Daniel Corbeil vit et travaille à Montréal. Détenteur d’une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal et enseignant au Cégep du Vieux-Montréal, il expose professionnellement depuis 1989. Son travail relatif aux effets des changements climatiques sur le paysage et l’architecture a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec et en Ontario, et aussi en Suisse et au Danemark. Ses œuvres figurent dans diverses collections publiques (Musée national des beaux-arts du Québec, Musée régional de Rimouski, Collection Loto-Québec, Musée des beaux-arts du Canada, Université Simon Fraser). En 2005, le Musée d’art contemporain des Laurentides lui consacrait une exposition monographique assortie d’une publication. Il remportait en 2007-2008 le Prix Graff.
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