8 choses que vous ignorez peut-être au sujet de Niki de Saint Phalle

À l’occasion de l’exposition Niki de Saint Phalle. Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté, la commissaire Maude Lévesque vous dévoile 8 faits méconnus au sujet de cette artiste révolutionnaire.

1. Elle ne s’appelait pas Niki

   Saviez-vous que le vrai prénom de Niki de Saint Phalle n’était pas Niki (le surnom que lui avait donné sa mère), mais Marie-Agnès?

    

2. Une mannequin vedette

   À 17 ans, Niki de Saint Phalle était l’incarnation même des standards de beauté de l’époque. Repérée par une agence de mannequins à New York, elle a rapidement fait carrière et le mannequinat est devenu un moyen facile et rapide de gagner de l’argent. En 1952, elle a même fait la couverture du prestigieux Vogue Paris!

    

3. Une icône de la mode

   Niki de Saint Phalle était passionnée par les vêtements magnifiques et les chapeaux extravagants. Ses années de mannequinat lui ont permis de tisser des liens solides dans l’industrie de la mode. Elle est notamment devenue une amie proche de Marc Bohan, le célèbre couturier de Dior des années 1960 à la fin des années 1980. Son style bohème et élégant a tellement inspiré Bohan qu’il a créé plusieurs ensembles spécialement pour elle! Plus récemment, en 2018, Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior jusqu’en 2025, s’est à son tour inspirée de l’icône féministe qu’était Niki de Saint Phalle pour sa collection printemps-été.

    

4. Une inspiration pour Gloria Steinem

   Imaginez la scène : le Manhattan des années 1960, la 57^e Rue. Gloria Steinem, future icône du féminisme, croise une jeune femme à l’allure inoubliable vêtue d’une tenue de cow-boy audacieuse – bottes, long manteau noir ciré, aucun sac à main, cheveux au vent et tête haute. Steinem se souvient avoir pensé : « C’est la première fois que je vois une femme libre. Je veux devenir exactement comme cette femme-là. » Bien des années plus tard, elle découvrira l’identité de cette femme : il s’agissait de nulle autre que Niki de Saint Phalle.

    

5. Les Bonnie et Clyde de l’art

   Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont partagé une complicité amoureuse intense dans les années 1960. Étonnamment, lorsqu’ils se sont mariés en 1971, ils n’étaient plus ensemble depuis quelques années. Pourtant, leur lien est resté incroyablement fort, basé sur une admiration et un respect mutuels qui les ont poussés à créer de nombreuses œuvres en duo, dont la plus célèbre est sans doute la fontaine Stravinsky près du Centre Pompidou à Paris. L’art coloré et tout en rondeurs de Saint Phalle complète à merveille l’univers brut et cinétique de Tinguely. Ce mariage, même sans romance, a assuré la pérennité de leurs œuvres en faisant d’eux des ayants droit l’un de l’autre.

    

6. Le tarot comme guide

   L’intuition, souvent associée au pouvoir féminin, jouait un rôle central dans la vie et le processus créatif de Niki de Saint Phalle. L’artiste consultait régulièrement les cartes de tarot pour guider ses décisions, y puisant une source d’inspiration et de réflexion. Pendant la construction du Jardin des Tarots, son monumental jardin de sculptures en Italie, elle a même fait appel à Rachel Pollack, une experte en tarot reconnue, pour obtenir des conseils.

    

7. Mécène de ses projets

   Pour financer le projet ambitieux du Jardin des Tarots, Niki de Saint Phalle a fait preuve d’ingéniosité. Elle a collaboré avec Jacqueline Cochran, célèbre aviatrice et propriétaire d’une gamme de cosmétiques, pour lancer un parfum à son nom et une gamme de produits dérivés. La vente de ces articles a permis de financer un tiers de la construction du Jardin des Tarots!

    

8. Rire pour aller mieux

   Malgré une santé fragile, marquée par de graves problèmes pulmonaires et de l’arthrite rhumatoïde, Niki de Saint Phalle a découvert le pouvoir du rire. Elle organisait des séances de thérapie par le rire en groupe, où les rires nerveux se transformaient rapidement en un véritable rire collectif, améliorant ainsi sa qualité de vie.

Exposition Niki de Saint Phalle Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté au MNBAQ, 2025 // Photos : MNBAQ, David Cannon