Au revoir, Mario Béland

Nouvelles par Mario Béland, conservateur de l'art ancien au MNBAQ de 1984 à 2014
6 juin 2014

Il n’est pas facile de trouver le ton et les mots justes pour ce départ, après 30 ans de services au MNBAQ (et quelque 40 expos, une douzaine de livres et environ 200 articles). 30 ans, certains d’entre vous n’étiez pas encore au monde, misère ! Ça donne la mesure du temps !

Par contre, d’autres, rares, y étaient aussi en 1984, dans la préparation fébrile, à l'occasion de la visite de Jean-Paul II au Québec, du Grand Héritage. Je me suis donc retrouvé, cette année-là, au bon moment, au bon endroit, comme adjoint contractuel au conservateur invité (comme on disait alors). Bref, je suis rentré par la grande porte, avant de remporter, le printemps suivant, le concours public pour le poste de conservateur de l’art ancien. 

Il y a deux personnes que je veux saluer ici. Comme historien de l’art, je dois tout (ou presque) à mon ami John R. Porter qui, dès 1979 au bacc., m’a allumé pour l’art ancien du Québec, qui m’a dirigé par la suite à la maîtrise (1984) et au doctorat (1991), avec une thèse de 600 pages rédigées à la main (toujours pour ceux qui n’étaient pas encore au monde !). Mille mercis, John.

Comme conservateur, c’est Jean Trudel qui m’a appris le métier, dans une brève période d’environ deux ans, d’abord au Grand Héritage, puis, sous sa dir. de conservateur en chef, dans la préparation de mes premiers dossiers d’acquisition ou de restauration ainsi que de la réalisation de ma première exposition, Louis Jobin (mai 1986).

En 1993, M. Porter allait devenir directeur du Musée, ce qui n’allait pas me donner davantage de privilèges et me faciliter la tâche. Oh que non, bien au contraire ! … La suite, la plupart d’entre vous la connaissez, sinon allez voir 75 ans chrono. Ce furent là des années bien intenses dans ce que l’on pourrait qualifier d’Âge d’or de l’histoire du MNBAQ. Au cours des dernières années, j’ai vu partir les uns et les autres de mes débuts, comme autant de parties de moi-même.

C’est un lieu commun de dire que c’est un privilège de travailler au Musée. J’ajouterais que, pour ma part, ce fut un double privilège, c’est-à-dire être rémunéré pour assouvir et faire s’épanouir ma passion pour l’art ancien du Québec. En voulant donner le meilleur de moi-même, j’espère que j’aurai fait honneur à notre grande institution nationale et que j’aurai été à la hauteur de cette noble profession de conservateur de musée.

Au fil de mes différents projets d’exposition et de mes nombreux dossiers d’acquisition, je n’ai pas manqué de remercier et de saluer les compétences et le grand dévouement de la plupart d’entre vous. Aussi, un merci de tout cœur à tous ceux qui ont cru en moi, qui m’ont fait confiance, qui m’ont suivi et qui m’ont appuyé dans mes rêves, dans mes doutes, dans mes succès, dans mes échecs, dans mes folies, voire, parfois, dans ma démesure!

2 Commentaires

ai Bonjour Monsieur Béland, J´ai trouvé votre Nom par le billet d´une recherche sur le peintre Joseph Dynes car j´ai un tableau de Monsieur Dynes qui a été peint en 1855. Ce tableau est d´une jeune femme qui était la femme d´un médecin de Québec à l´époque. Pourriez vous me donner un aperçu de combien ce tableau peut valoir. Peut-être voudriez vous que je vous envoies une photo? et à quelle adresse .Merci beaucoup

Cécile Dolbec Martel

Bonjour monsieur Béland, J'aurais un Antoine Plamondon de 1876 à vous montrer. Il s'agit d'un paysage avec un flutiste parmi des chiens et chevaux devant le fleuve. Ce tableau a été peint par Plamondon lorsqu'il a effectué des travaux dans l'église de Saint-Ubalde. Ce tableau a été donné à la famille qui lui a fourni le gite. Et depuis ce temps il s'est légué de génération en génération dans la famille Bertrand. Michel Bois

Michel Bois

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