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Se connecterRichard Ibghy & Marilou Lemmens
2020
Bois polychrome teint aux pigments naturels dans un présentoir en érable vernis et verre
Développée lors d’une résidence à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, cette œuvre porte sur un scandale politique de l’actualité québécoise récente. En 2019, le lanceur d’alerte Louis Robert a dénoncé dans les médias l’ingérence de l’industrie des pesticides dans la recherche publique au Québec, pour ensuite être congédié injustement avant de retrouver son poste après la publication d’un rapport de la protectrice du citoyen. Le fonctionnaire avait exposé la pression faite sur les scientifiques pour censurer les études sur les effets des néonicotinoïdes, une classe de pesticides connue pour être liée à l’effondrement de la population d’insectes, d’oiseaux et d’autres organismes vivants. L’étude concluait que l’utilisation des néonicotinoïdes ne représentait aucun avantage matériel pour les agriculteurs. Pour reprendre les mots des artistes, l’œuvre « matérialise les résultats de l’étude portant sur la productivité de 64 champs de maïs commerciaux constitués de bandes plantées avec des semences traitées aux néonicotinoïdes et sans. Chacun des niveaux de la sculpture représente les résultats observés sur une année de 2012 à 2015. Les blocs de bois naturel correspondent à des graines non traitées et les blocs colorés à des graines traitées. La hauteur des blocs représente la productivité en kilogramme par hectare ». Minimaliste, l’œuvre est goupillée à des données réelles qui témoignent de la gestion du territoire et de son exploitation. Engagée politiquement, la sculpture prolonge dans le monde de l’art la dénonciation d’un désordre politique.