Lexique

Ciblés selon leur fréquence d'utilisation, vous trouverez ici certains des éléments de vocabulaire les plus utilisés de cette plateforme.

En art visuel, l’allégorie est l’action de traduire en image un concept abstrait comme l’amour, la peur, la vérité, la force. Pour ce faire, les artistes utilisent entre autres la personnification : la représentation sous les traits d’un personnage. Ils peuvent aussi parsemer leur œuvre de symboles aidant à la compréhension. Par exemple, en sculpture et en peinture, le concept de « justice » est souvent représenté par une femme aux yeux fermés ou bandés (symbole d’impartialité) tenant une balance (le jugement entre deux positions) et une épée (l’arme qui sert à appliquer la décision).

Les artistes qui pratiquent l’art abstrait ne cherchent pas à représenter la réalité. Ils n’essaient pas d’illustrer les objets, les animaux ou les personnes de façon réaliste. De plus, tous ceux qui pratiquent l’abstraction ne parlent pas le même langage. Certains travaillent avec les formes géométriques, d’autres étudient les lignes ou les couleurs, et d’autres encore préfèrent jouer avec la texture. Pour eux, il faut aborder la réalité par les sens et non la pensée. L’art ne doit plus servir à imiter comme l’art figuratif, mais bien à expérimenter, à imaginer, à ressentir.

La période de l’art contemporain débute en 1960, ère caractérisée au Québec par ce qu’on appelle la Révolution tranquille, une grande période de remises en question et de changements politiques, sociaux et culturels. À cette époque, les pratiques artistiques se multiplient (installation, art vidéo, performance, happening, etc.) et la jeune génération d’artistes du moment délaisse les modes d’expression traditionnels. L’art devient expérimental, conceptuel, engagé et souvent multidisciplinaire. L’art abstrait jouera un grand rôle dans ce questionnement de la place de l’art et de l’artiste. Parallèlement, certains artistes jouent avec les codes de la société de consommation et s’intéressent aux technologies qui sont en plein essor. L’art n’a désormais plus de frontières, il commence à sortir des musées et des galeries et à investir des lieux architecturaux, des lieux publics, des sites urbains. Cette période est le berceau de nombreux nouveaux mouvements artistiques, tels le pop art, l’automatisme et l’art conceptuel.

Au Québec, l’art moderne qualifie les œuvres produites entre 1880 et 1959. Cette période est caractérisée entre autres par l’apparition de nouvelles pratiques, par la naissance de lieux d’enseignement structurés et d’institutions culturelles et par le développement de la photographie. La production d’images de grande qualité et en série nourrit alors un questionnement grandissant autour de la fonction des œuvres d’art. À cette époque, les peintres, les photographes et les sculpteurs du Québec iront en large majorité se former en Europe, ce qui marquera grandement leurs choix esthétiques et leur travail. L’industrialisation et l’urbanisation influenceront aussi ces artistes. Certains s’intéresseront de plus près à la vie citadine, mais plusieurs développeront un régionalisme assumé en immortalisant la vie à la campagne et les métiers traditionnels. Constitué de plusieurs mouvements artistiques (expressionnisme, cubisme, impressionnisme, surréalisme, dadaïsme, etc.), l’art moderne se définit surtout comme étant en rupture avec l’art ancien, l’art académique et tentant de s’éloigner d’une représentation fidèle du réel.

Les Automatistes sont un groupe d’artistes multidisciplinaires (théâtre, danse, littérature, poésie, arts visuels) s’étant réunis autour du peintre Paul-Émile Borduas à la fin des années 1940. Actifs de 1946 à 1954, ils aspirent à un renouveau dans plusieurs sphères importantes de la société québécoise qu’ils trouvent archaïque. Leurs œuvres témoignent de leur volonté d’abattre des barrières et de mettre l’inconscient et le subconscient au centre de la création. Pour eux, un contenu authentique ne doit pas avoir été planifié; il doit laisser toute la place à la spontanéité, à l’émotivité de l’artiste et à son geste. Le point culminant de leurs combats contre les dogmes esthétiques, politiques et religieux est la publication en 1948 du manifeste Refus global.

L’organisation des divers éléments plastiques (lignes, couleurs, textures, etc.) d’une œuvre s’appelle la composition. C’est elle qui oriente la lecture que l’on se fait de cette œuvre. Le positionnement des lignes de force, le jeu des contrastes, l’équilibre entre les formes, la mise en évidence de certains éléments et les proportions sont autant de choix influençant la composition et donc, la signification de l’œuvre.

Le cubisme est un mouvement artistique né en Europe au début des années 1900, qui bouleverse l’histoire de l’art et la marque jusqu’à ce jour. Sa particularité est de déconstruire les objets et les formes afin de présenter toutes leurs facettes en même temps. L’utilisation des formes géométriques est fréquente puisqu’elle permet de représenter des volumes, même sur une surface plane. Les figures peintes par les adeptes de ce mouvement sont présentées sous plusieurs points de vue à la fois : de côté, de dessus, de face, de dessous. Cela explique parfois notre difficulté à reconnaître le sujet du tableau. Ce mouvement mené, entre autres, par les artistes Georges Braque et Pablo Picasso a influencé de nombreux artistes québécois tels qu’Alfred Pellan, Jean Dallaire et Charles Daudelin.

Les eaux-fortes sont des techniques de gravure où l’artiste utilise un acide pour altérer la surface d’une plaque métallique. En attaquant et en grugeant les endroits ayant sciemment été entaillés ou dépourvus de vernis protecteur, l’acide révèle un dessin qui sera reproduit en négatif sur le médium. Une fois le métal altéré, la plaque est enduite d’encre ou de peinture et appliquée sur un médium au choix de l’artiste. Le terme « eaux-fortes » se rapporte à la fois à la technique de gravure et à l’œuvre qui en découle.

Le happening est un événement artistique spontané qui intègre le public. Il combine souvent plusieurs disciplines, comme la danse, la poésie, les arts visuels, le théâtre, etc. Comme pour la performance, le lieu y est choisi avec soin puisqu’il participe à l’action et le corps de l’artiste y est souvent mis à profit. C’est une proposition artistique intense qui ne se produit qu’une seule fois. Pour cette raison, il n’est pas rare que le happening soit enregistré par divers moyens audio ou vidéo.

Actifs entre les années 1860 et 1890, les membres du mouvement impressionniste s’intéressent à la couleur et à la lumière. Selon eux, la perception que l’on a de ce qui nous entoure dépend du climat, de notre position physique et de l’éclairage du moment. C’est ce qu’ils tentent de représenter dans leurs œuvres, effaçant les contours et travaillant la touche et la couleur. Installés en plein air, les impressionnistes croquent des paysages à différents moments de la journée ou posés dans des lieux publics, ils immortalisent la vie quotidienne. Influencés par la photographie et l’art japonais, des médiums moins conformistes, ils offrent une nouvelle façon de capter le réel.

Les œuvres in situ sont conçues pour un endroit précis. On peut traduire in situ par « sur place ». Lorsque l’artiste imagine ce genre de proposition, il s’inspire du lieu choisi et créée des liens entre sa production et l’endroit où elle se trouve. Souvent installée dans un lieu non traditionnel, cette œuvre ne peut donc être déplacée, sinon elle perd tout son sens.

L’installation est une expérience immersive créée en fonction d’un lieu précis à l’intérieur duquel le spectateur peut généralement se déplacer. Pour sa création, l’artiste s’approprie, modifie et occupe l’endroit à sa manière. Le spectateur se voit submerger par la proposition, il est actif dans une œuvre où tout est réfléchi : le son, la lumière, l’espace. Parfois, certaines installations vont jusqu’à offrir la possibilité de toucher des objets ou même à y inclure des éléments vivants.

On dit d’une œuvre qu’elle est monochrome lorsqu’elle ne présente qu’une seule couleur. Il est possible qu’une œuvre monochrome possède des effets de texture ou de brillance, mais toujours une seule teinte. Ce genre de proposition abstraite a été popularisée par des peintres tels que Kasimir Malevitch (Carré blanc sur fond blanc) et Yves Klein, bien connu pour son bleu fétiche. Il ne faut pas confondre monochrome et camaïeu. Le camaïeu est une proposition monochrome jouant avec les tons d’une même couleur, allant du clair au foncé.

Les termes multidisciplinaire et pluridisciplinaire sont généralement utilisés pour définir un artiste qui crée au moyen de plusieurs disciplines différentes ou les œuvres produites de cette manière. Le terme interdisciplinaire s’emploie lui aussi pour qualifier des œuvres ou des artistes qui hybrident les disciplines dans leur création, pouvant mener jusqu’à un nouveau mode de création.  De façon générale, ces trois termes définissent le regroupement ou le mélange des matériaux, des techniques et des médiums, il s’agit d’un métissage. Par exemple, un artiste multidisciplinaire peintre et vidéaste utilise la peinture et la vidéo pour créer une seule et même œuvre, une œuvre d’art interdisciplinaire.

La nature morte est un genre artistique dont le sujet est la représentation d’éléments inertes : objets, repas, végétaux, animaux morts. Ce genre se reconnaît par la place accordée aux détails et par la minutie avec laquelle les textures et les formes sont représentées. Les natures mortes parlent souvent de la nature éphémère et fragile de la vie et donc de la proximité relative de la mort pour toutes les composantes de la nature. Pour se faire, les artistes y glissent souvent des éléments symboliques, tels des objets en verre ou des crânes. Souvent, les objets choisis témoigneront des croyances et de la vie quotidienne d’une époque.

La performance est une œuvre sous forme d’événement. Elle est produite en direct, parfois avec l’apport du spectateur. C’est un art éphémère dans lequel le processus de création est plus important que le résultat. L’artiste performe généralement en direct, mais ses actions peuvent être documentées. Le déroulement est souvent improvisé, mais peut avoir été écrit à l’avance, en totalité ou en partie. La performance peut être présentée dans un lieu artistique plus classique comme une galerie ou un musée, mais aussi dans n’importe quel lieu quotidien ou inusité comme une vitrine commerciale ou un stationnement. Ce mode de création implique le corps de l’artiste, le temps, l’espace et la relation avec le spectateur.

Faisant partie des traditions artisanales dans les cultures autochtones d’Amérique du Nord, le perlage est né avec la colonisation et l’arrivée de perles de verre fabriquées en Europe. Ce nouveau matériau fut intégré aux ornements déjà utilisés dans la fabrication des vêtements et des objets : coquillages, métaux naturels, poils de caribou ou piquants de porc-épic. Aujourd’hui, le perlage est à la fois une activité commerciale, décorative et artistique.

Les scènes de genre, aussi appelées peinture de genre, petit genre ou scènes de mœurs, sont caractérisées par la représentation d’actions ou de moments du quotidien effectués par des personnages anonymes. Dans ce type d’œuvres, l’attention est portée sur l’activité des personnes plutôt que sur leur identité. Malgré leurs apparences anecdotiques, ces tableaux cachent parfois des allégories, des morales ou des symboles plus complexes.

Découlant du mouvement dada qui contestait toutes les règles sociales et artistiques, le surréalisme a touché plusieurs disciplines telles que la littérature, la musique, le cinéma et les arts visuels au milieu des années 1920. À cette époque, les membres de ce mouvement estiment que la logique et la raison prennent trop de place, surtout en art. Inspirés des théories du neurologue Sigmund Freud, ils cherchent des façons de libérer leur imagination. Ils vont utiliser entre autres l’exploration du monde des rêves et le travail avec l’inconscient. Les œuvres nées de ce mouvement sont variées et fascinantes. Certaines pratiques développées par les surréalistes comme le cadavre exquis et l’écriture automatique sont encore utilisées aujourd’hui.