Tanger

Petite histoire (de l'art) par Michèle Grandbois, conservatrice de l'art moderne au MNBAQ
25 juin 2014

C’est de Montréal, et non de Paris, que James Wilson Morrice part pour Tanger fin janvier 1912. 

À cette époque, le Maroc n’est pas encore une destination touristique, mais Tanger jouit d’un statut particulier à cause de sa proximité avec l’Espagne, et les agences de voyages commencent à vanter ses charmes. La revue The Studio notamment la recommande aux peintres. Ils y accourent et logent, pour la plupart, au Grand Hotel Villa de France. Morrice fera de même, tout comme Henri Matisse et son épouse Amélie, arrivés fin janvier, ainsi que le peintre afro-américain Henry Ossawa Tanner, son épouse et la jeune Australienne Hilda Rix, qui s’installent le 4 févier.

Le grand hôtel blanc, propriété de la famille Davin, surplombe le Grand Socco, le marché en plein air. Avec ses marchands ambulants assis par terre et les petites boutiques du pourtour, le Grand Socco regorge de sujets colorés, et Hilda Rix n’ira jamais plus loin. Morrice y peint de nombreuses pochades, mais il est impossible de déterminer lesquelles datent du premier séjour, qui n’est pas aussi bien documenté que le second; en effet, aucun carnet de croquis ni aucune lettre à des amis n’ont survécu. Ce sont donc quelques lettres de Matisse à son épouse, rentrée en France le 31 mars, qui confirment que les 2 artistes se sont fréquentés à Tanger, qu’ils quittent ensemble le 14 avril.

Dès son retour du Maroc, James W. Morrice se met au travail. À partir des pochades qu’il rapporte de ce séjour, il réalise dans son studio parisien 4 vues, captées à l’extérieur de la médina.

Ces tableaux, qui seront montrés au Salon d’Automne de 1912, sont tous présents dans l'exposition Morrice et Lyman en compagnie de Matisse: Tanger ; Tanger, la plage ; Tanger, boutique ; Tanger, paysage. Le premier offre un panorama de la vieille ville arabe, tandis que le deuxième présente le cap Malabata, à l’est de la baie, dominée par les bleus somptueux de la mer et du ciel.  

Tanger, de J.W. Morrice

 

 

 
 
 
 
 
 
James W. Morrice, Tanger, 1912. Huile sur toile. Collection MNBAQ
Tanger, la plage de J.W. Morrice
 
 
 
 
 
 
 
 
 
James W. Morrice, Tanger, la plage, 1912. Huile sur toile. La Collection Thomson au Musée des beaux-arts de l’Ontario

 

 

 

 

 

 

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