Passion hivernale | Maurice Cullen (3 de 3)

Petite histoire (de l'art) par Sarah Mainguy, détentrice d'une maîtrise en histoire de l'art de l'UQAM.
1 avril 2016

La collection d’œuvres d’art de l’homme d’affaires et philanthrope Pierre Lassonde, présentée dans l'exposition Passion privée, est le fruit de l’exercice de l’œil averti du collectionneur, qui avance patiemment, ne voulant acquérir que ce qu’il y a de mieux. S’en dégage également un amour pour le paysage, et plus particulièrement pour les scènes d’hiver, cette saison qui définit véritablement le Québec.

Nous souhaitions aborder ce sujet du paysage hivernal dans une série de billets de blogue décrivant près d'une vingtaine d'œuvres présentées en salle d’exposition.

Pour cet article, Sarah Mainguy, détentrice d'une maîtrise en histoire de l'art de l'UQAM, décrit La fonte des neiges, toile de Maurice Cullen.

Maurice Cullen, La fonte des neiges
Maurice Cullen, La Fonte des neiges, vers 1930. Huile sur toile, 71,8 x 57,8 cm. Collection Pierre Lassonde.

 

Dans La Fonte des neiges, tout comme dans la majorité des tableaux que Cullen peint à partir des années 1920, la peinture est appliquée avec plus de précision. L’artiste abandonne les larges touches hachurées qui faisaient vibrer ses couleurs, et qu’on trouvait dans le ciel de Coupeurs de glace, Longueuil. Son style s’éloigne donc de l’impressionnisme qui caractérisait sa production antérieure. S’il est vrai que Coupeurs de glace, Longueuil est plus près des œuvres de Monet et de ses collègues, on constate toutefois que Cullen est loin d’avoir adopté leur manière intégralement. La touche n’y est fragmentée que dans le ciel. Dans les autres parties du tableau, les formes, bien que peintes par taches, paraissent beaucoup plus solides, créant ainsi une impression de profondeur entre un avant-plan nettement défini et un arrière-plan plus flou. Cette caractéristique ne se retrouve pas dans les œuvres des impressionnistes français, où l’ensemble de la composition est généralement morcelé par la lumière. Cela peut s’expliquer par le fait que la démarche de Cullen diffère sensiblement de la leur. Comme le mentionne Sandra Paikowsky à propos d’une autre œuvre de la série des coupeurs de glace, « elle suggère une réponse poétique plutôt qu’objective à la lumière ».

L’adaptation du style impressionniste que fait Cullen dans ses œuvres le rapproche d’ailleurs de nombreux artistes de différents pays qui, comme lui, sont allés étudier dans les académies parisiennes à la fin du XIXe siècle. Impressionnés par la manière novatrice de peindre des Français, mais traînant un bagage académique dont ils n’étaient pas encore prêts à se départir, ils ont développé un style qu’on peut qualifier de plus modéré.

1 Commentaire

Bonjour,J'ai une copie de La rivière du Nord de Maurice Cullen.Cette copie provient de la collection privée de la Banque Royale du Canada datant de 1925.Je vous laisse mon numéro de téléphone vous pouvez me rejoindre le soir vers 19 heures et plus au 450-882-1301 si vous voulez voir ce tableau.Au plaisir de ce parler.Accepter mes salutations les plus respectueuses

doria

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