Analyse d'oeuvre par Sophie Lessard-Latendresse, historienne de l'art et art-thérapeute
12 février 2021

Dans la série "Une œuvre ressentie", je vous propose d'interagir avec les œuvres d’art autrement. Sortant d’une proposition conventionnelle orientée sur l’histoire de l’art, je possède une façon bien particulière de contempler une œuvre afin de la transformer en outil d’introspection, en me concentrant sur les émotions et les questionnements que cela fait jaillir en moi.

Cette observation de l'oeuvre Ours se reflétant dans la glace de Pauloosie Tukpanie (2006), est subjective et ne souhaite attribuer aucune intention à l’artiste. Elle se veut une proposition pour jouer avec les images et vous permettre d’explorer les œuvres autrement lors de votre prochaine visite. Toute autre réflexion autre que celle que je vous propose, émergeant de la contemplation de cette œuvre, est légitime !

Le reflet de l’ours dans la glace me ramène intuitivement au concept des neurones miroirs grâce auxquelles nous pouvons faire preuve d’empathie. Ces neurones miroirs seraient à l’origine de la sensation des émotions communicatives (c’est-à-dire notre envie de rire quand on entend quelqu’un d’autre rire ou encore pleurer quand la personne en face de nous a de la peine). Pour notre cerveau, c’est comme si on était en train de faire ce que l’autre fait, c’est pourquoi on parle de neurones “miroir”.

Selon le dictionnaire Larousse, l’empathie se définit comme étant la « faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent ». L’empathie est essentielle à nos relations humaines. Une relation harmonieuse et bienveillante passe par l’aptitude à l’empathie, c’est-à-dire notre capacité à reconnaître et comprendre les émotions chez soi et chez l’autre.

On ressent également de l’empathie et de la compassion (se définissant comme notre volonté à remédier à la souffrance) pour les animaux. Avec les changements climatiques et la destruction de son habitat, l’ours blanc fait certainement parti des animaux pour lesquels nous avons le plus d’empathie et de compassion !

Pour cultiver son empathie, il faut d’abord prendre conscience de ses propres émotions avant de reconnaître et prendre conscience des émotions chez les autres. Je vous invite à fermer les yeux quelques instants et à prendre trois grandes respirations. Prenez le temps de ressentir. Quelles sont les différentes sensations dans votre corps ? Ressentez-vous de la tension ? Êtes-vous capable de mettre un mot sur l’émotion qui est prédominante ?

Essayez de faire cet exercice plusieurs fois par jour tout simplement en fermant vos yeux et, spontanément, en nommant l’émotion qui vous habite. Attention ! Il est tout à fait possible de ressentir plusieurs émotions à la fois et que celles-ci soient contradictoires.

“Les esprits des hommes sont les miroirs les uns des autres.” Hume

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