Analyse d'oeuvre par Sophie Lessard-Latendresse, historienne de l'art et art-thérapeute
25 juin 2021

Dans la série "Une œuvre ressentie", je vous propose d'interagir avec les œuvres d’art autrement. L’art apaise, nous questionne, transmet notre histoire, communique nos idées, exprime nos sentiments et contribue à notre croissance personnelle, entre autres. Sortant d’une proposition conventionnelle orientée sur l’histoire de l’art, je possède, en tant qu'art-thérapeute, une façon bien particulière de contempler une œuvre afin de la transformer en outil d’introspection, en me concentrant sur les émotions et les questionnements que cela fait jaillir en moi.

Cette observation de l’œuvre de James Wilson Morrice, Pêcheurs du dimanche (vers 1910), est subjective et ne souhaite attribuer aucune intention à l’artiste. Elle se veut une proposition pour jouer avec les images et vous permettre d’explorer les œuvres autrement lors de votre prochaine visite. Toute autre réflexion autre que celle que je vous propose, émergeant de la contemplation de cette œuvre, est légitime !

Contempler le ciel, les arbres, l’eau, dans l’attente d’un poisson qui titille notre canne à pêche… Les personnages peints dans cette oeuvre de Morrice représentent bien l’importance de cette attitude pour ralentir et vivre le moment présent. Alors que pour la majorité d’entre nous l’été est synonyme de vacances, ce temps de l’année peut être propice à l’exercice de cet état. Mais qu’est-ce que la contemplation ? Pourquoi l’exercer et comment ?

La contemplation se définit comme le fonctionnement de notre conscience lorsqu'elle se contente d'être présente au monde dans une action d’observation accrue, sans jugement. Ces états contemplatifs surviennent dès qu'on s’arrête, ralentit et ressent les stimulis qui nous entourent. Dans notre monde effréné, nous exerçons très peu cette attitude, vivant notre quotidien par habitude, sur nos écrans, sans prendre le temps d’observer longuement la beauté de notre environnement.

La contemplation, cest donc lidée daller en sens inverse, de sarrêter et de prendre un peu de temps pour diriger notre attention sur un sujet précis. Dans un effet immédiat, cela contribue à un sentiment de détente et à une réduction de stress. À long terme, l’exercice de la contemplation améliore notre humeur et notre créativité.

Aujourd’hui, je vous invite à essayer de cultiver un état contemplatif afin de prêter attention en détail à un objet ou sujet qui vous entoure. Pourquoi ne pas débuter avec cette oeuvre ? Installez vous confortablement dans un endroit calme et silencieux. Une fois votre endroit choisi, prenez trois grandes et lentes respirations pour marquer le début de votre pratique. Maintenant, laissez votre regard se promener entre les couleurs, les formes et les traits. Qu’observez-vous ? Par quoi votre oeil est-il d’abord attiré ? Ressentez l’état contemplatif dans lequel les personnages peuvent se trouver… La durée votre séance ne dépend que de vous.

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