Maison à Santiago, Cuba

Petite histoire (de l'art) par Michèle Grandbois, conservatrice de l'art moderne au MNBAQ
21 juillet 2014

En février 1915, James Wilson Morrice  quitte Montréal pour Cuba où il séjourne plus d'un mois. Il fait des esquisses dans les cafés et les rues de La Havane et de Santiago. Il rapporte des cartes postales qui lui serviront de modèles pour des tableaux.

À Santiago, ville portuaire du sud de Cuba, Morrice s’est épris de cette maison de style colonial à la façade bleue, rythmée par des volets orangés refermés sur les fenêtres. Cet immeuble lui inspira une composition hautement décorative, Maison à Santiago, Cuba. Si le peintre avait auparavant privilégié les plans rapprochés, comme dans Maison rouge à Venise, jamais encore n'avait-il poussé aussi loin l'effet bidimensionnel du tableau en optant pour des rapports francs entre les horizontales et les verticales. Ainsi, le sol terreux, le banc, la galerie de l'étage forment des masses auxquelles répondent les longs rectangles bleus et orangés de la façade. Cette géométrisation de la surface est néanmoins troublée par la présence des lignes brisées des minces troncs d'arbres et de la plante exotique, ainsi que par le personnage assis sur le banc.

Maison à Santiago plut à la Contemporary Art Society de Londres, qui en fit l’acquisition en 1916 avant de la céder en 1924 à la Tate Gallery, sur la recommandation de Roger Fry, éminent historien de l’art et organisateur des 2 expositions postimpressionnistes de Londres en 1910 et 1912.

James W. Morrice, Maison à Santiago, Cuba, 1915. Huile sur toile. Tate Gallery, Londres.

 
 

En savoir plus sur l'exposition Morrice et Lyman en compagnie de Matisse.

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