Evergon et sa mère

Petite histoire (de l'art) par Maude Lévesque, commissaire de l'exposition "Incarnations"
23 avril 2015

Avec The Maid and the Black Cat Are Dead (Margaret), de la série Margaret and I, le photographe Evergon fait une allusion directe au célèbre tableau d’Édouard Manet, Olympia, qui provoqua un véritable scandale lors de sa présentation à Paris en 1865.

Manet y dépeint une femme allongée sur un divan, uniquement vêtue de quelques bijoux et d’une mule au pied gauche, qui fixe des yeux le spectateur, alors qu’un chat noir se tient à ses pieds et qu’une domestique lui apporte des fleurs. Dans ce portrait qu’Evergon fait de sa mère, Margaret, le chat noir et la domestique ont disparu et les fleurs sont maintenant déposées dans un vase, mais la femme s’offre toujours au regard. 

C’est avec respect et simplicité que l’artiste nous dévoile le corps nu de sa mère âgée. C’est toutefois moins l’image d’un corps vieillissant qui nous est donnée à voir que celle d’une femme solide comme un roc, digne et majestueuse. Evergon reprend la pose de Margaret en Olympia, témoignant ainsi d’une relation symbiotique entre la mère et le fils.

La photo est présentée dans l'exposition Incarnations. À voir jusqu'au 10 mai 2015 au MNBAQ.

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