Œuvre

Peau noire, masques blancs

Sergile, Michaëlle

  • 2021 75 in1
  • 2021 75 in1

2017-2018

Basse lisse, livre et carnet de notes

À propos de Michaël Sergile

Chicago (Illinois), États-Unis, 1995

Michaëlle Sergile est une artiste et commissaire indépendante dont le travail se concentre sur la réécriture de l'histoire des communautés noires, en particulier celle des femmes, par le biais du tissage. Née en 1995 à Chicago et basée à Montréal, elle utilise le textile, un médium souvent perçu comme artisanal et féminin, pour aborder les rapports de domination liés au genre et à l'ethnie. Ses œuvres, qui combinent le tissage avec la vidéo, la photo ou la sculpture, transforment les textes et les poèmes d'auteurs afrodescendants en installations sculpturales. Michaëlle Sergile s'intéresse à l'intersectionnalité soit la façon dont différentes identités (comme être femme et noire) se croisent et influencent la vie des gens. Elle explore aussi le mélange des cultures et la question de l'identité. Enfin, elle analyse la place des femmes noires dans les récits après la colonisation. Les œuvres de l’artiste ont été exposées à l'international et au Canada, notamment au Musée national des beaux-arts du Québec et au Musée d'art de Joliette. Elle a remporté plusieurs prix, dont la Bourse Plein Sud et le titre d'artiste visuel de l'année au Gala Dynastie en 2023.

 

À propos de Peau noire, masques blancs

Dans son installation textile intitulée « "Peau noire, masques blancs »", Michaëlle Sergile offre une interprétation critique de l'ouvrage du même nom de Frantz Fanon. Cet ouvrage majeur aborde les relations de pouvoir entre colonisateurs et colonisés, ainsi que les dynamiques au sein de la « "communauté noire »". Sergile, par un code de tissage, transpose le texte en une œuvre visuelle, soulignant « "l'absurdité des termes Noir.e et Blanc.he et le manque flagrant de représentations positives des femmes dans ce livre »". Chaque fil horizontal de l'installation correspond à une phrase du livre, alternant entre le noir et le blanc selon les termes employés pour désigner les personnes. Les fils verticaux symbolisent « "toutes les teintes de peaux réelles que peut avoir un être humain »". Des codes supplémentaires enrichissent l'œuvre : les nœuds représentent les femmes, les fils minces indiquent des passages inclusifs, tandis qu'un fil les fils gras signalent des commentaires non inclusifs. Cette approche permet une relecture critique du texte de Fanon, révélant ses angles morts en matière d'inclusivité et faisant de l'artisanat un médium de libération de la parole.

Liens d'intérêt
Suggestions de médias
  • FANON, Frantz (2015). Peau noire, masques blancs N. éd. 
    Paris : Éditions Points, 224 p.