Nouvelles par MNBAQ
31 janvier 2018

Une œuvre emblématique d’Alberto Giacometti, la sculpture la plus connue de l’artiste, l’Homme qui marche I, a été dévoilée, aujourd’hui au Musée national des beaux-arts du Québec, pour faire rêver tous les visiteurs qui attendent avec impatience l’exposition Alberto Giacometti à Québec.

Présentée du 8 février au 13 mai 2018 par Desjardins et organisée en collaboration avec la Fondation Giacometti, Paris, la prestigieuse rétrospective s’arrête dans la Capitale-Nationale après un succès retentissant à la Tate Modern de Londres l’été dernier.

Cette sculpture monumentale en bronze, réalisée par l’artiste en 1960, impressionne avec plus de 180 cm de hauteur. Le personnage filiforme très texturé, qui représente un homme générique, exalte une véritable portée universelle. Fasciné par la représentation du mouvement depuis les années 1930, Giacometti semble avoir capté le moment décisif d’un homme prenant son élan. L’Homme qui marche I s’inscrit parmi les sculptures les plus célèbres du 20e siècle.

L’histoire derrière le chef-d’œuvre 

 

Le motif de l’homme marchant est présent à partir de 1947 dans l’œuvre sculpté de l’artiste. D’ailleurs, cette même année, Giacometti sculpte une première version de ce motif à taille humaine, puis il développe le motif surtout dans des œuvres de plus petite dimension.

C’est en 1960 qu’il revient à l’idée d’un homme qui marche de grandeur humaine, à la suite d’une commande qui lui est faite en 1958 pour le parvis de la Chase Manhattan Bank, par l’architecte américain Gordon Bunshaft, responsable de la réalisation du bâtiment de New York dans le quartier de la Bourse.

Décidant de reprendre les éléments principaux de sa sculpture d’après-guerre, Giacometti combine une grande tête, une très grande femme debout et un homme qui marche. L’artiste a d’abord travaillé sur la maquette de l’œuvre urbaine en réalisant les différents éléments de petites dimensions (8 à 10 cm) qui allaient la composer.

Le projet new-yorkais ne s’est finalement pas réalisé, mais pendant ses recherches, Giacometti crée plusieurs versions de la grande tête, de la grande femme et de l’homme qui marche, qui deviennent des sculptures indépendantes.

En 1960, Giacometti crée donc trois versions de l’homme qui marche en taille humaine : l’Homme qui marche I, l’Homme qui marche II et l’Homme qui marche III. Les deux premières versions vont donner lieu à une édition en bronze. La troisième version n’existe qu’en plâtre.

Le plâtre de l’Homme qui marche I se trouve dans collection de la Fondation Alberto Giacometti-Stiftung à Zurich. L’épreuve en bronze présentée appartient à la Fondation Giacometti, Paris. D’autres épreuves font partie des collections ouvertes au public, soit au Carnegie Museum of Art à Pittsburgh (États-Unis), à l’Albright-Knox Art Gallery à Buffalo (États-Unis), à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence (France) et à l’UNESCO à Paris (France).

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LE DÉCAISSAGE, COMME SI VOUS Y ÉTIEZ!

Voyez ou revoyez le décaissage commenté diffusé en direct sur la page Facebook du MNBAQ le 31 janvier. 

Alberto Giacometti, en bref

Sculpteur et peintre né en Suisse en 1901, Alberto Giacometti est le fils du peintre impressionniste Giovanni Giacometti. Il s’installe à Paris en 1922, où il suit des cours à l’Académie de la Grande Chaumière dans l’atelier de Bourdelle.

Il expose en 1925 ses premières œuvres et a une première exposition personnelle en 1932. Ses premières sculptures sont influencées par l’art primitif africain ainsi que par les œuvres de l’art cycladique et égyptien. Il conjugue plusieurs de ces influences dans la Femme cuillère de 1927. La sculpture Le Couple est également inspirée des statuettes africaines, avec ses silhouettes en forme de masque.

En 1930, il intègre le mouvement surréaliste, dont il se sépare en 1935. Durant cette période, plusieurs de ses sculptures et objets surréalistes sont chargés d’une violence érotique.

Les années 1940 représentent une époque intermédiaire pour le sculpteur, qui revient vers le modèle et crée des sculptures de plus en plus petites. Après la seconde guerre mondiale, qu’il passe à Genève, il prend le contre-pied de ces quelques années consacrées à des œuvres miniatures en travaillant sur des sculptures de plus en plus allongées et filiformes.

Dans les années 1950, la notoriété de Giacometti est bien établie internationalement, sa production artistique est présentée dans de nombreuses institutions à New York, Londres, Berlin, etc. Il obtient de nombreux prix, dont le Grand Prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1962. En 1965, un an avant sa mort, il reçoit le Grand Prix national des arts en France.

Après Québec, New York et Bilbao

L’exposition Alberto Giacometti, présentée au MNBAQ du 8 février au 13 mai 2018, poursuivra, dans une nouvelle version, son périple prestigieux au Solomon R. Guggenheim Museum de New York, puis au Guggenheim Museum à Bilbao.

 

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